Vous prenez la pilule et pourtant, vous avez des saignements. Pas très logique, non ? 🤔
Rassurez-vous : tout dépend du type de pilule que vous prenez. Certaines provoquent des saignements prévus (appelés hémorragies de privation), d’autres non. Mais parfois, des pertes surviennent en dehors de ces périodes, et là, le doute s’installe.
Pas de panique. Ces saignements, bien que déstabilisants, sont fréquents et le plus souvent sans gravité. Encore faut-il bien les comprendre pour ne pas s’inquiéter inutilement.
Spotting, oubli de pilule, dosage… On vous explique tout pas à pas pour vous aider à faire la part des choses. 🧘♀️
Sommaire
- Quel est l’impact de la pilule sur le cycle menstruel ?
- Rappel : Comment fonctionnent les règles sans contraception ?
- Règles sous pilule : qu’est-ce que c’est ?
- Saignements sous pilule : quelles sont les causes ?
- Saignements sous pilule : quand consulter un médecin ?
- Que faire en cas de saignement sous pilule ?
Quel est l’impact de la pilule sur le cycle menstruel ?
Vous croyez avoir encore vos règles sous pilule, mais en réalité, ce n’en sont pas. Beaucoup de femmes ne savent pas que la pilule empêche l’ovulation et bloque le cycle, donc les règles.
Cette confusion crée de fausses attentes et des inquiétudes inutiles à chaque saignement. Voici ce qui se passe vraiment dans votre corps quand vous prenez la pilule.
La pilule contient des hormones de synthèse qui imitent un état de grossesse. Dit comme ça, ça peut sembler étrange, et pourtant, c’est ce qui permet à cette méthode d’être efficace pour éviter une grossesse !
Mais comment ça marche exactement ?
Nous allons vous détailler les 3 principaux impacts de la pilule sur votre cycle menstruel :
- Elle bloque l'ovulation
- Elle empêche l’épaississement de l’endomètre
- Elle modifie la glaire cervicale
C’est parti, on vous explique point par point comment la pilule agit sur votre corps et pourquoi ces mécanismes empêchent une grossesse !
1. Elle bloque l’ovulation
Dans un cycle naturel, le cerveau envoie des signaux (via des hormones) pour déclencher l’ovulation, c’est-à-dire la libération d’un ovule par l’un des ovaires.
Mais avec la pilule, c’est un peu comme si le cerveau était "trompé" : les hormones de synthèse (œstrogènes et/ou progestatifs) lui font croire qu’il y a déjà une grossesse en cours.
Résultat : Le cerveau ne donne plus l’ordre de libérer un ovule.
Pas d’ovulation = pas de grossesse possible. ✅
Bon à savoir : certaines pilules (progestatives seules, comme Microval) peuvent ne pas bloquer l’ovulation de façon systématique, mais elles agissent sur d’autres plans pour empêcher la fécondation.
2. Elle empêche l’épaississement de l’endomètre
L’endomètre, c’est la muqueuse qui tapisse votre utérus. En cycle naturel, il s’épaissit pour accueillir un éventuel embryon. C’est lui que vous évacuez quand vous avez vos règles. 🩸
Sous pilule, l’endomètre reste fin et diminue.
Pourquoi ? Parce que les hormones ne sont pas les mêmes que celles de votre corps. Elles sont dosées pour empêcher une vraie préparation du « nid » utérin.
Résultat : même si par miracle un ovule est fécondé, il n’aurait aucun endroit où s’accrocher. C’est une sécurité supplémentaire contre la grossesse.
3. Elle modifie la glaire cervicale (sécrétion des glandes du col de l’utérus)
En temps normal, autour de l’ovulation, la glaire cervicale devient fluide et élastique : elle aide les spermatozoïdes à remonter jusqu’à l’ovule.
Sous pilule, cette glaire reste épaisse et collante. Comme une barrière naturelle, elle rend le passage des spermatozoïdes très difficile, voire impossible.
C’est un peu comme si on mettait un bouchon devant la porte !
Rappel : Comment fonctionnent les règles sans contraception ?
Pour parler de “règles” sous pilule, il faut d'abord savoir comment fonctionnent les règles naturelles.
Pour ne pas confondre les menstruations et les saignements artificiels, pour ne pas être induite en erreur, vous inquiétez inutilement ou croire que votre contraception ne marche pas.
Reprenons les bases ensemble pour mieux comprendre la différence !
Le cycle menstruel naturel se compose de 4 phases, qui s’enchaînent pour former un cycle complet. Leur durée et leur intensité peuvent varier d’une femme à l’autre :

2. La phase folliculaire : sous l’effet des œstrogènes, un ovule se prépare et l’endomètre commence à se reconstruire.
3. L’ovulation : vers le 14e jour, l’ovule est libéré et peut être fécondé pendant 12 à 24h. C’est la phase la plus fertile.
4. La phase lutéale : la progestérone maintient l’endomètre. En l’absence de fécondation, les hormones chutent et les règles et le SPM reviennent.
Les règles naturelles ne sont donc rien d’autre que l’évacuation d’un “nid” (l’endomètre) préparé pour une grossesse, qui n’a pas eu lieu. Mais alors, que provoque la prise de la pilule sur nos menstruations ? 🤔
Règles sous pilule : qu’est-ce que c’est ?
Quand vous prenez une pilule classique (type 21 comprimés actifs + 7 jours de pause ou de placebos), vous entrez volontairement dans une phase de privation hormonale. Pendant ces 7 jours sans hormones actives, le taux de progestérone chute. 📉
Cette chute hormonale déclenche ce qu’on appelle une hémorragie de privation : ce ne sont pas de vraies règles, mais une réaction mécanique de l’utérus à l’arrêt des hormones. L’endomètre, même s’il est mince, se détache un peu, d’où les pertes de sang.
Ces saignements sont artificiels et non liés à une ovulation. Leur présence n’est pas un signe que "tout fonctionne bien", contrairement à ce que l’on a longtemps fait croire !
Mais d’où vient cette semaine de pause alors ?
Les premières pilules ont été conçues dans les années 1960. À l’époque, les médecins voulaient que les femmes continuent d’avoir des “règles” pour ne pas trop perturber les repères sociaux et religieux et aussi pour les rassurer : pas de saignements = suspicion de grossesse.
Mais aujourd’hui, on sait qu’on peut parfaitement prendre la pilule en continu, sans pause, et ne pas avoir de saignement du tout. C’est sans danger si la contraception vous convient et que vous êtes bien suivie par un(e) professionnel(le) de santé. 🤗
Maintenant que vous savez comment fonctionne la pilule et pourquoi ces saignements ne sont pas de vraies règles, une autre question vous trotte peut-être dans la tête : “Mais alors, pourquoi est-ce que j’ai quand même des pertes de sang en dehors de la pause ?”
Saignements sous pilule : quelles sont les causes ?
Vous avez des pertes de sang alors que vous suivez votre pilule à la lettre. Ces saignements vous prennent de court, vous inquiètent, vous font douter de votre contraception. Il existe plusieurs raisons, souvent bénignes, à ces saignements. 🩸
Hémorragie de privation
Quand vous prenez une pilule avec une pause de 7 jours (ou des comprimés placebo), une chute hormonale se produit à la fin de chaque cycle. Ce changement brutal provoque un saignement artificiel.
C’est le fameux "retour des règles" que vous connaissez bien. Ce processus est tout à fait normal.
Spotting
Ce sont de légers saignements en dehors de la semaine de pause, souvent brunâtres ou très clairs. C’est le signe que votre corps réagit aux hormones contenues dans la pilule. Le spotting est fréquent chez les nouvelles utilisatrices, mais aussi chez celles qui prennent une pilule en continu.
Vous voulez tout savoir sur le spotting : Le spotting : de quoi s’agit-il vraiment ?
Votre corps s’adapte encore
Pendant les 3 à 6 premiers mois d’une nouvelle pilule (ou d’un changement de contraception hormonale), des saignements peuvent apparaître de manière imprévisible.
C’est normal : votre corps a besoin de temps pour s’habituer à ces nouvelles doses d’hormones. Ce phénomène est courant et se résorbe souvent tout seul. ⏳
Une pilule trop fortement dosée
Si votre pilule contient peu d’œstrogènes, l’endomètre peut être trop fragile, ce qui le rend instable.
Résultat : il peut se détacher partiellement, ce qui provoque des saignements. Cela ne remet pas en cause l’efficacité contraceptive, mais cela peut être inconfortable. Dans ce cas, parlez-en à votre médecin : un ajustement de dosage peut suffire !
Un oubli de comprimé
Un oubli de pilule, même de quelques heures, peut provoquer une baisse soudaine du taux d’hormones. Cette chute peut déclencher un saignement, parfois dans les 24 à 48 heures. Pensez toujours à bien vérifier l’heure de prise. 🕰️
Et en cas d’oubli de plus de 12 heures (ou de vomissements/diarrhée), n'oubliez pas : le risque de grossesse augmente. Il est recommandé d'utiliser une protection supplémentaire (préservatif) pendant les 7 jours suivants.
La prise en continu
Si vous enchaînez les plaquettes sans faire de pause, votre endomètre finit parfois par “craquer” : il devient instable et se détache partiellement. Ce n’est pas grave, mais cela peut devenir gênant à la longue. Une solution simple : faire une pause de 4 à 7 jours avant de reprendre la pilule (avec l’accord de votre médecin). 😊
Les autres causes possibles à surveiller
Même si la majorité des saignements sous pilule sont bénins, certains peuvent révéler d’autres facteurs :
Une infection (chlamydia, mycoplasmes…) 🦠
Les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent provoquer de légers saignements, souvent accompagnés de pertes anormales ou de douleurs. La chlamydia, notamment, est fréquente chez les jeunes femmes et peut rester silencieuse. Un dépistage simple suffit à l’identifier.
Une irritation ou un micro-traumatisme après un rapport 💢
Si la lubrification est insuffisante, ou si le rapport est un peu plus intense que d’habitude, de petites lésions vaginales peuvent apparaître. Elles saignent légèrement, mais cela guérit en quelques heures.
Un fibrome ou un polype utérin 🌱
Ces petites anomalies bénignes peuvent rendre l’endomètre plus fragile.
Résultat : des saignements hors règles, parfois plus abondants. Un simple examen gynéco (comme une échographie) permet de les détecter.
Le stress, les voyages, les troubles digestifs 🧳
Décalage horaire, fatigue, diarrhée, vomissements… Ces situations peuvent perturber la bonne absorption de la pilule ou le cycle hormonal.
Résultat : spotting ou saignement ponctuel. Là encore, c’est fréquent et le corps revient vite à l’équilibre. 🧘♀️
Ces pertes sont généralement légères, sans douleur, de couleur brunâtre. Si elles deviennent fréquentes, abondantes ou douloureuses, consultez votre médecin. Parlons justement de ces cas où il est important de consulter.

Saignements sous pilule : quand consulter un médecin ?
Vous ne savez pas si vos pertes de sang sont normales ou si elles doivent vous alerter. Vous imaginez des scénarios stressants : grossesse ? IST ? maladie ? Il est difficile de faire la part des choses, surtout avec les forums en ligne et les infos contradictoires.
Voici les signaux qui méritent une consultation médicale :
- Saignements continus sur plusieurs cycles 🩸
- Douleurs pelviennes intenses 😣
- Fièvre ou malaise🤒
- Saignements abondants et rouges vifs 🩸🩸
- Aucune hémorragie de privation sous pilule combinée (en cas d’oubli ou de diarrhée) ❌
Ces cas nécessitent un test de grossesse, un dépistage ou un changement de contraception.
Le bon réflexe ? Consulter votre médecin, gynéco ou sage-femme dès les premiers signes. Heureusement, il existe aussi des solutions simples pour gérer les saignements quand ils sont bénins.
Que faire en cas de saignement sous pilule ?
Ces saignements vous gênent, vous stressent, vous perturbent. Vous guettez la moindre trace, adaptez vos tenues, et finissez par vivre vos journées sous tension. C’est lourd mentalement et physiquement.
Voici quelques astuces simples pour reprendre le contrôle :
Utilisez des protections discrètes et confortables
Pour ne plus être surprise, gardez toujours sur vous une culotte menstruelle, un protège-slip, ou même une serviette fine. Les culottes menstruelles sont particulièrement pratiques : absorbantes, réutilisables, confortables et surtout, elles évitent le stress des tâches en public.
Tenez un suivi : noter les jours de pertes
Vous pouvez noter dans un carnet, une application ou simplement dans votre agenda :
- Les jours où vous avez des pertes
- Leur couleur (rouge, marron ?).
- Leur intensité
- Si vous avez oublié un comprimé
Il existe des applications comme Clue ou Flo pour vous aider à repérer un éventuel schéma. Cela sera aussi très utile pour votre médecin en cas de consultation. 👍
Sous pilule en continu : faites une pause
Le spotting est souvent le signal d’alerte que l’endomètre a besoin d’évacuer un peu.
Vous pouvez alors :
- Arrêter temporairement la pilule pendant quelques jours (toujours avec accord médical)
- Laisser le corps “nettoyer” l’endomètre
- Reprendre ensuite une nouvelle plaquette
Cette pause est sans danger dans la majorité des cas, et elle permet souvent de stopper les petits saignements.
Consultez si les pertes persistent durent plus de 3 mois
Au-delà de 3 cycles de saignements, il faut se poser des questions. Peut-être que :
- Votre pilule n’est pas bien dosée pour votre corps
- Une infection ou une irritation est en cours
- Votre mode de prise (en continu ou non) ne vous convient pas
Une sage-femme ou un médecin pourra vous rassurer, vous examiner si besoin, et vous proposer des solutions adaptées.
Adaptez le dosage ou changez de méthode contraceptive
Il existe plusieurs types de pilules :
- Combinée (œstrogène + progestatif
- Progestative seule
- Dosages variés selon les marques
Si celle que vous prenez ne vous convient pas (effets secondaires, spotting fréquent…), il est tout à fait possible d’en changer. Il n’y a aucune honte à dire : “celle-là ne me va pas”. 🤗
Lisez bien la notice de votre pilule
La notice peut vous donner des infos précieuses :
- Que faire en cas d’oubli ?
- Que faire si vous avez vomi après un comprimé ?
- Quels médicaments interfèrent avec la pilule ? (certains antibiotiques, par exemple)
Prenez quelques minutes pour la lire, c’est une bonne base pour comprendre votre corps et éviter les erreurs.
Et surtout, ne culpabilisez pas ! Vous faites de votre mieux. Vous prenez votre pilule, vous vous informez, vous essayez de comprendre ce qui se passe dans votre corps. Ces saignements sont simplement un signe que votre corps réagit. Et parfois, il faut un petit ajustement pour retrouver l’équilibre. 🤗
Avoir des saignements sous pilule peut surprendre ou inquiéter. Mais vous l’avez vu : ces pertes ont souvent une explication simple et bénigne.
Qu’il s’agisse d’une hémorragie de privation, d’un spotting ou d’un oubli, ce n’est pas forcément signe de danger. L’essentiel, c’est de savoir écouter votre corps, de vous informer et de consulter si quelque chose vous semble anormal.
Prenez soin de vous. 💙